L'Algérienne, nous l'appelons.
Une fille âge de 33 ans, ayant vécu l'un de ces terribles drames dont les familles ont trop honte de parler.
L'Algérienne a mis 12 longues années pour pouvoir informer sa mère qui l'a prestement chassée de la maison.
Le crime de l'Algérienne :
Avoir été violée à l'âge de 8 (huit) ans par son frère.
Elle a été chassée comme si, à l'âge de 8 ans, une innocente pouvait jouer à l'allumeuse au point que le grand frangin ait perdu la tête et l'ait sauvagement dépucelée.
L'Algérienne a attendu 25 ans (vingt cinq) pour en parler à monsieur tout le monde, à la foultitude invisible mais bien présente.
Quel courage !
Mais pourquoi ?
Bien malin qui le dira.
Mais nous nous permettons d'avancer une hypothèse car ce drame est le nôtre à tous, même si nous en sommes bien loin. Nul n'est à l'abri du malheur de nos jours. La drogue, les psychotropes, le diluant à l'école et au lycée, c'est un facteur aggravant pour les familles tranquilles.
Le violeur s'est marié. Aujourd'hui c'est un bon chef de famille qui vielle jalousement sur ses filles. Le comble c'est quand il rend visite à sa maman chèrie... Celle-ci le reçoit avec toute la tendresse d'une mère poule. Lui, son épouse et ses enfants.
L'Algérienne souffre de cette discrimination que personne ne comprendra : le violeur absous, la violée arbitrairement condamnée à vie...
Par sa propre mère.
Mais pas seulement.
L'Algérienne exerce un métier qu'elle aimait bien. Elle est hébergée par une soeur mariée. Un jour elle a connu et aimé un homme qui lui a proposé le mariage. Par honnêteté elle lui a raconté ses malheurs avec le frangin et la maman*. Elle ne l'a plus revu. Un deuxième homme lui offrira son amour mais il disparaîtra parce qu'elle lui a raconté son drame. Elle aurait pu enterrer son horrible secret au fond de son subconscient mais elle n'aime pas le mensonge.
Depuis l'Algérienne ne s'est plus laissée approcher par un prétendant. La suite est plus dramatique. Etat dépressif, séjour en hôpital, profond dégoût pour son métier et les choses de l'existence.
A trente trois ans, la plus belle tranche de l'âge pour une femme, l'Algérienne se considère morte.
Il ne suffit que d'une main tendue, d'un zeste de compréhension pour la réanimer et lui redonner le goût de vivre.
Quel est son crime pour que les amoureux qui entendent son histoire l'abandonnent. Elle a été violée à 8 ans... Elle était un bébé, elle avait l'innocence d'un nouveau né.
A présent imaginons ensemble ce qui aurait dû se passer normalement il y a treize ans.
L'Algérienne se confie à sa mère. Celle-ci la prend tendrement dans ses bras et ne connaîtra de répit que lorsqu'elle aura effacer toutes les séquelles psychiques de l'inceste.
Que serait aujourd'hui l'Algérienne ?
Certainement une bonne épouse, une tendre maman aimant la vie comme toutes les femmes de son âge qui ont la chance de pratiquer un métier qu'elles aiment. Une femme épanouie dans son travail et heureuse en son foyer.
Voyez-vous ?
Il suffit d'un rien pour briser une vie...
La bêtise d'une mère...
Une mère !
Oh mon Dieu !
Une mère qui se fait complice de son fils incestueux et jette sa propre fille à la rue...
Une fille violée à l'âge de huit ans.
Oh mon Dieu !
Je n'arrive pas à comprendre qu'une mère, une vraie mère, soit cruellement injuste à l'égard de la chair de sa chair parce qu'elle a une préférence pour les garçons.
J'en suis écoeuré !
Hocine Mahdi
Le 10 décembre 2011
*) Mère divorcée
Emission "Franchise de nuit" du 9 décembre, confidence en direct d'une jeune femme sur les ondes radio de la chaîne 3 (Algérie)
samedi 10 décembre 2011
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