jeudi 31 mars 2011

Bachar El Assad, parler pour ne rien dire !

Après des jours de silence Bachar el Assad a daigné enfin s'exprimer sur les bouleversements du Moyen Orient et les manifestations citoyennes en Syrie. La répression fut violente pour imposer le silence aux insurgés qui, selon lui, seraient manipulés par des puissances étrangères.---------------------------------------------- Quel est le régime arabe qui ne joue pas cette soporifique musique dès que ses "sujets" revendiquent un peu bruyamment un peu de liberté, un peu de respect, un partage plus équitable de l'effort et des biens?------------------------------------------ Une lamentable cacophonie ! ------------------------------------------------------------Quand même, Bachar el Assad a prétendu avoir lancé les réformes en 2005... ------Sur le papier, uniquement.----------------------------------------------------------------Supposons que la jeunesse syrienne ne soit pas descendue dans la rue en Mars 2011. Aurait-il parlé de ses beaux projets de démocratisation du pays ? ---------------------Laissons-lui le bénéfice du doute. -------------------------------------------------------Quand un dictateur reconnaît que les manifestations des jeunes l'ont tiré d'un lourd sommeil et lui ont rappelé qu'il avait de beaux projets qui dormaient dans un fond de tiroir depuis six longues années, il ne faut pas trop le bousculer. Demandons-lui seulement combien de décennies lui faudra t-il pour les concrétiser ? ----------------Relevons une contradiction: --------------------------------------------------------------D'un côté il reconnaît le bien fondé des revendications citoyennes, de l'autre côté il accuse les jeunes syriens de se faire manipuler par des puissances étrangères. Mais par dessus il imite Ali Abdallah Saleh, Kadhafi, Abdallah Ben Abdelaziz, Bouteflika, Mohamed VI et autres candidats uniques "élus" à plus de 90% des suffrages exprimés dans des élections libres, honnêtes et transparentes mais contrôlées par ses moukhabarates* exclusivement.---------------------------------------------------------- J'y suis, j'y reste... --------------------------------------------------------------------------C'est moi où le chaos... --------------------------------------------------------------------Vous connaîssez très bien la chanson ! --------------------------------------------------- Ali Abdallah Saleh a déclaré dernièrement que 95% des Yéménites désirent qu'il reste président c'est donc à ceux qui lui demandent de partir, 5% de la population selon lui, de changer de pays.-------------------------------------------------------------------------- Nous sommes absolument certains que si tous les dictateurs actuels organiseront un référendum sans la présence des moukhabarates et du parti unique dans les bureaux de vote aucun d'entre-eux n'obtiendra plus de 25% de voix en sa faveur. Et nous sommes très généreux avec eux. ----------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------Mahdi Hocine ------------------------------------------------------------------------------------------------- *) Moukhabarate: police politique.

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