mardi 1 mars 2011

Révolution Tunisienne : Mohammed Ghannouchi out !

La démission du gouvernement Ghannouchi et l'interdiction du parti Destour demeuraient les pricipaux objectifs des insurggés. Le premier ministre de la transition en Tunisie avait contre lui d'avoir été pendant de longues années l'homme de confiance du dictateur déchu. En outre, quelques heures après la fuite en catimini de son maître, il était apparu à la télévison pour faire une annonce qui avait choqué plus d'un:
-"Avant de partir provisoirement (?) son excellence le président de la république Zine el Abidine Ben Ali m'a confié l'intérim".
Il y avait dans le discours le mot "provisoirement" qui ne cadrait pas avec l'ambiance électrique du moment.
Etait-ce une maladresse de langage ?
Ghannouchi n'est pas né de la dernière pluie. Ce n'est pas non plus un vieux tocard de la scène politique pour commettre une telle bévue. L'explication se trouve dans les manoeuvres tardives en coulisses de Barack Obama et de Hillary Clinton en vue de sauvegarder le régime en sacrifiant le maître. En ce sens les dirigeants américains avaient une longueur d'avance et de clairvoyance sur Sarcozy et Michèle Alliot Marie qui avaient tout tenté pour consolider le pouvoir de Ben Ali en proposant à celui-ci l'envoi de spécialites en gestion des émeutes. Ghannouchi avait plongé sur l'offre des "ricains" qui lui avait semblée plus réaliste, donc plus à même de calmer les manifestants. Le peuple épuisé pouvait se contenter du départ du dictateur et de sa famille.
Gannouchi avait perdu de vue que les Tunisiens avaient l'exemple concrêt de l'inthifada de I988 contre la bande à Chadli. Les Algériens furent à deux cheveux de réussir à changer le régime du parti unique et inique mais ils s'étaient contentés de quelques reformettes qui n'eurent aucune conséquence sur un système de gouvernement qui survole délibérément le cumul des vrais problèmes qui empêchent le pays d'avancer sur le chemin du progrès et de la paix sociale.
Au lendemain de la fuite de Ben Ali nous écrivions que les Tunisiens étaient mieux structurés socialement et disposaient d'une classe intellectuelle et politique moins dépendante du pouvoir, active en plus d'une classe moyenne décompléxée. Nous avions précisé notre pensée en écrivant que les Tunisiens ne feront pas comme les Algériens: ils auront la tête de Ghannouci, de son gouvernemt, de son parti et de tous les serviteurs de Ben Ali.
Il y a eu plus de morts, plus de blesser, plus de dégâts mais chaque étape de la révolution a un prix.
Le même scénario s'est produit dans un pays voisin le 11 février.
Barak Obama vient de commettre la même gaffe avec l'armée égyptienne en lui recommandant (ordonnant) de retirer de la circulation Moubarak et quelques un de ses ministres trop discrédités auprès de l'opinion sans toucher à l'ossature du régime.
Hussein Tantawi, Omar Souleimane, Ahmed Chafik, Abou el Gheit et compagnie croient au père Noël s'ils pensent que les révolutionnaires de la place des Martyrs cesseront de réclamer leur départ. Ces hommes ont contre eux d'avoir marché docilement dans la direction voulue par Bush, Obama, Pères, Netanyahu sans tenir compte des sentiments de la majorité des citoyens égyptiens en particulier et arabes en général sur leur trahison.
Méfions- nous de Barack Obama et d'Hillary Clinton quand ils se déclarent proches des peuples qui revendiquent la liberté et la justice. Ils nous tracent des limites à ne pas franchir.
Cela ne leur coûtera rien de nous donner en offrande quelques têtes de dictateurs mais ils n'abandonneront pas facilement les régimes qui nous ont rabaissés à la condition des infra-humains.
La fabrication en chaîne des "Pinochet" est leur spécialité. Nous n'auront plus faim mais nous ne serons jamais souverains dans nos pays "indépendants".

Mahdi Hocine

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