L'infatigable et éternel jeune militant des droits humains et de la paix vient d'être interdit de conférence, où?
A Paris , pardi ! En France, mère
auto proclamée des droits humains, de la liberté, de la légalité et que
sais-je encore.
Triste époque!
Stéphane
Hessel défend le droit des palestiniens à
l'indépendancc en même temps que les droits des juifs à un
Etat dans le cadre des résolutions de
l'ONU. Il n'est pas antisémite. Il est
antifasciste, anticolonialiste,
antiimpérialiste,
antiextrêmiste,
antisioniste comme les humanistes du monde entier. De la hauteur vertigineuse de ses 92 ans (que Dieu préserve sa santé) il observe le monde avec une lucidité exceptionnelle. En plus il n'a rien perdu de sa sincérité de jeunesse, de son
enthousiasme dans ses engagements altruistes. Il était présent quand le monde entier manifestait contre la guerre du
Vietnam, la torture en
Algérie, la dictature de
Pinochet, la déforestation de
l'Amérique Latine, l'invasion de
l'Irak, le bombardement du
Liban, le pillage des richesses naturelles du
Tiers-Monde, l'injustice, la famine, les dictatures militaires. Ce n'est pas un juif qui cultive la haine. C'est un humaniste de conviction, dans le sens noble du terme, dont le combat est celui de sept milliards de terriens qui n'ont ni le droit ni les moyens de faire entendre leurs voix par
l'Europe citoyenne à travers les médias lourds de
l'Occident pillard, affameur, usurpateur, corrupteur, empoisonneur, ségrégationniste, exterminateur (nous reviendrons dans un autre texte sur ces qualifiants).
Cette fois Stéphane
Hessel a jugé qu'il était grand temps de durcir et de muscler les actions contre le gouvernement raciste de
Netanyahu. Réponse
instantanée et violente du
lobbies sioniste français par le biais d'une puissante organisation non gouvernementale, le
CRIF : annulation de sa conférence qui était programmée à
l'Ecole National Supérieure. Les observateurs semblent mettre ce coup de
jarnac sur le compte de la ministre de
l'Enseignement Supérieur. De notre côté nous posons une petite question:
Depuis quand les ministres des gouvernements
Fillon prennent et exécutent des décisions sans l'aval de
Sarkozy? Celui-ci n'aime pas que l'on chagrine les dirigeants sionistes. N'a-t-il pas fait voter en catastrophe des lois interdisant aux juges français de poursuivre les destructeurs de Gaza (Pères,
Olmert,
Livni,
Barak,
Ashkénazy ect.)? Combien de fois a-t-il clamé énergiquement son opposition à des sanctions contre
l'Etat raciste sioniste ? Il ne veut rien qu'un semblant de négociation qui donne l'illusion d'une vraie avancée vers un semblant de paix au Moyen Orient.
Passons.
Pour nous, dans ce problème qui n'est pas nouveau (nous pensons à
l'abbé Pierre), ce qui nous intéresse ce sont les réactions des donneurs de leçons toujours prompts à intervenir genre Bernard
Henri-Levy, Jean Daniel,
Berkmann,
Glugsmann,
Barbier et consorts qui prétendent défendre la liberté d'expression et le font sauf quand
l'Etat raciste sioniste est directement mis en cause. Dans ce
cas très précis ils deviennent carpes molles ou hyènes enragées. L'affaire de
l'abbé Pierre est l'illustration parfaite de leur servilité à l'égard du sionisme international. De quelle manière ils avaient déchiqueté la personnalité française la plus respectable, la plus marquante, la plus plébiscitée du militantisme humanitaire (fierté des citoyens français). Le bon monsieur avait eu l'indicible courage de dire une petite vérité sur l'apartheid en
Palestine occupée. Son erreur a été de sous-estimer le rapport de servitude qui lie les maîtres des médias et un grand nombre de journalistes aux lobbies sionistes.
Quant a l"autre grand monsieur Stéphane
Hessel qui nous donne une belle image de la France, il n'est ni naïf ni lâche. Riche de plus de soixante dix ans de combat il saura contourner la censure et faire la nique à
Sarkozy qu'il
exècre à juste titre. Son petit ouvrage vendu comme du pain (
indignez-vous) a démontré que les citoyens français le respectent, l'aiment et l'écoutent plus que tous les politiciens, les Jean Daniel, les Barbier, Les Bernard
Henri-Levy et les
Sarkozy réunis parce qu'ils se
reconnaîssent en ses engagements même s'ils ne sont pas sur le champ de bataille.
MAHDI HOCINE