Au cours des premiers mois de sa surprenante élection à la tête de l'Etat français, devant six mille journalistes du monde entier Sarkozy avait déclaré que la France avait besoin des dictateurs du Sud parce que ceux-ci protègent ses intérêts chez eux. Je cite de mémoire. Ce qui m'avait choqué en ce jour ce n'était pas la "franchise" du nouveau président. C'était l'indifférence des journalistes occidentaux et arabes à des propos que personne n'aurait passé sous silence si un "élu" arabe avait dit lamême chose en parlant d'un dirigeant européen ou américain.
Hypocrisies de haute voltige: les mêmes journalistes qui s'étaient tus en 2007 s'indignent aujourd'hui de ce que l'équipe Sarkozyiste ait attendu la fuite de Zine el Abidine Ben Ali pour se rendre compte que celui-ci n'était qu'un vulgaire Bokassa que le patron actuel de l'Elysée chouchoutait pour des raisons bassement "politichiennes". Et pourtant Sarkozy n'a jamais caché ses relations contre nature avec les pires dictateurs du monde Arabe et d'Afrique au point qu'il avait sévèrement sanctionné la plus honnête de ses ministres, Ramayade, pour son refus d'honorer l'un de ses "prestigieux" invités qui avait débarqué à Paris avec, en poche, des milliards à dilapider en vue de révigorer l'industrie française de l'armement qui était en perte de vitesse.
Si la déphasée Michèle Alliot Marie avait proposé l'aide de la police française pour mater la révolte du peuple tunisien ce n'était pas de son propre chef. D'ailleurs Fillon s'est vu poussé en première ligne pour la défendre et masquer la courte vue de l'Elysée dont les patrons successifs
voient dans les peuples arabes des tubes digestifs qui n'ont que faire de la démocratie, de la souveraineté citoyenne, de la liberté d'expression. Dans tous les cas de figure ce ne sont pas les politiciens qui doivent porter seul le chapeau, les intellectuels qui squattent sans interruption les médias et se taisent sont autant coupables qu'eux.
Il n'y a pas un seul pays arabe où les dictateurs et les monarques féodaux ne sont pas menacés par une révolution à la tunisienne qui a démontré que les peuples du Sud ont des ennemis extérieurs plus féroces que les dictateurs locaux. Ce sont les dirigeants occidentaux, champions auto proclamés de la démocratie qui soutiennent les régimes répressifs au prétexte que les peuples qui ont faim n'ont que faire de la souveraineté citoyenne. Comme si l'Europe se serait développée sans l'application rigoureuse de la charte des droits de l'homme qui donne le droit au citoyen de sanctionner ses mauvais gouvernants.
MAHDI HOCINE
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