Dans toutes les républiques dites "démocratiques et populaires" où les dictateurs sont soit imposés soit soutenus par des grandes puissances étrangères le langage ne varie pas. Une habitude bien enracinée: dès que des citoyens manifestent leur mécontentement dans la rue ils sont accusés d'être manipulés par des puissances étrangères. Ce qui revient à dire que ces dernières se partageraient les tâches sordides de déstabiliser directement ou indirectement nos pays. Les unes se positionnant aux côtés des dictateurs, les autres du côté des citoyens. Très souvent la même puissance jouant sur les deux tableaux, à la fois pyromane et pompier. L'important pour elle serait de provoquer l'instabilité qui empêcherait aux patriotes sincères de construire le pays dans le sens noble du terme.
Cela s'est souvent passé entre le Maghreb et la France.
Citons la Tunisie: presque tous les intellectuels et les opposants politiques qui furent persécutés par Bourguiba et Ben Ali s'étaient réfugiés dans le giron de l'ancienne puissance coloniale qui, en même, entretenait des relations plus que privilégiées avec les dictateurs.
La France a le même comportement envers le Maroc, l'Algérie, le Liban, le Tchad, le Gabon, le Niger, la Côte d'Ivoire etc. Sauf que souvent elle contribue ouvertement à l'élimination physique des opposants qui présentent un réel danger pour les dictateurs. En ce sens l'odieux assassinat de Mehdi Ben Barka est la meilleure illustration d'une puissance occidentale foncièrement démocratique à l'intérieur de ses frontières qui joue sur les deux tableaux. Le ministre marocain de l'intérieur, Oufkir, s'était personnellement déplacé en France pour superviser ou participer directement à l'assassinat de Ben Barka. Les services français de sécurité avaient préparé son voyage de A à Z avec une extraordinaire minutie. Le commanditaiire de l'opération était le roi Hassan II au vu et au su du quai d'Orsay et de l'Elysée. Mais jamais les relations franco-marocaines ne se sont mieux portées.
Dans le cas de l'Egypte nous avons vu avec quelle énergie le couple Pères-Nétanyahu s'est démené auprès de Sarkozy et de Hussein Barak Obama pour sauver le régime de Hosni Moubarek ou sacrifier celui-ci en le remplaçant par Omar Souleimane, Amr Moussa, El Baradaeï. Nous avons vu également comment l'Union Eurpéenne avait temporisé dans le même but de sauver le régime égyptien quitte à sacrifier le président actuel. N'était-ce la pression des médias et de l'opinion aurait-elle durci le ton dans une résolution commune des 27 pays de l'UE. contre la répression et l'agression des journalistes étrangers.
La main de l'étranger est donc visible.
Alors, pourquoi Mohamed Hosni Moubarak et Omar Souleimane dénoncent-ils la main étrangère qui manipulerait les manifestants et se taisent sur l'ingérence flagrante du couple Pères-Nétanyahu qui demande à ses amis occidentaux de sauver le régime égyptien ?
Traditionnellement tous les mouvements massifs des citoyens sont ciblés par la récupération. Personne n'y peut rien contre.
Mais quand un dictateur travaille au profit de puissances étrangères contre les intérêts de sa nation en accusant l'opposition de haute trahison, que faut-il penser ?
Mahdi Hocine
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